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Regards sur l’éthique médicale et la bioéthique en Russie



Les questions, fussent-elles brûlantes, que l’actualité nous pose pas plus que les passions que suscitent des situations ressenties comme injustes ne peuvent guider totalement notre analyse et nos interrogations sur comment agir pour y remédier.

Au moment où nous avons invité nos collègues russes à élaborer ce numéro, la seconde guerre de la Russie contre l’Ukraine n’avait pas encore été engagée avec ses conséquences humanitaires – ou plutôt « inhumanitaires » – extrêmes pour le pays envahi et martyrisé dans sa population comme dans son identité nationale.

Les conséquences, encore difficilement mesurables, de cette invasion voulue par le pouvoir russe comme un projet politique majeur visant à replacer le pays dans « sa trajectoire historique », se mesurent désormais au niveau international dans des dimensions politique, économique et culturelle, incluant des sanctions contre la Russie. Le temps immédiat devait-il alors bousculer un travail qui, parce qu’académique, serait en porte à faux avec la situation présente ? Devions-nous, surseoir opportu- nément à la publication de travaux universitaires, qui s’inscrivent dans un temps plus long, que B. Lichertman, le rédacteur en chef invité de ce numéro, place dans la continuité d’un précédent numéro publié en 2005.

Nous avons fait le choix de penser, au contraire, que ces textes, divers quant à ce qu’ils disent et à la manière dont ils le disent, étaient un témoignage, à travers le prisme des questions concernant l’éthique médicale, de ce qu’est la Russie aujourd’hui et qu’ils apportaient ainsi un utile regard pour mieux analyser la société russe.

Il est vrai que la philosophie de la bioéthique, que je fais mienne, est de la considérer comme un phénomène révélateur des transformations sociales d’une société. C’est d’ailleurs ce que j’avais exprimé en 1994 à Yvan Frolov, le premier président de la Commission nationale de bioéthique de Russie et le promoteur auprès de Gorbatchev de la Perestroïka.

Et maintenant, que le lecteur soit juge !

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