La leçon d’une pandémie récente

 

Aujourd’hui, si l’expertise reste le moyen d’éclairer celui qui décide, grâce à celui qui connait et possède l’expérience, elle est surtout devenue un facteur de quête de légitimité des politiques face à la défiance des citoyens à leur égard.

 

Essayant d’assoir leurs décisions sur le meilleur savoir scientifique, les politiques oublient que la vérité scientifique se nourrit elle-même d’hypothèses démenties, de controverses et d’échecs et qu’en situation de crise sanitaire, l’urgence ajoute de la confusion à une démarche qui, pour être quelque peu sinueuse en temps ordinaire, garde néanmoins un certain degré de rationalité.

 

Il en résulte une hésitation, voire une paralysie de l’action politique lorsque les incertitudes des experts sont trop grandes, alors que l’inquiétude de l’opinion se fait plus pressante et que certains médecins annoncent avoir découvert le bon traitement. Dans ces conditions, quelle efficacité les politiques publiques peuvent-elles avoir dans la lutte contre les épidémies ? La réponse à cette interrogation incite, en préliminaire, à poser la question : quelle est la finalité première de la politique publique ?

 

Mettre fin à l’épidémie ou maintenir, contenir, dans certaines limites le chaos, qui met en déroute la société pour que celle-ci survive et s’adapte à la situation encore inconnue qui s’ouvrira après la pandémie ? Cette question éclaircie, nous pourrons alors essayer d’évaluer la légitimité et la pertinence des mesures de contrôle social au service de la politique choisie.

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C. Byk